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Extrait : "MADAME BEAUDELOCHE, entrant par l'angle de droite en toilette de ville: Florestine, je rentrerai tard, aujourd'hui... vous ferez du feu dans ma chambre et vous attendrez. FLORESTINE : Oui, madame. MADAME BEAUDELOCHE : Avec vous je suis tranquille... je puis laisser ma maison... vous êtes une fille sage, honnête ; vous ne sortez jamais, même le dimanche... C'est bien... c'est très bien. FLORESTINE : Je fais tout ce qui dépend de moi pour contenter madame."
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Seitenzahl: 46
Veröffentlichungsjahr: 2015
EAN : 9782335054996
©Ligaran 2015
Le théâtre représente un salon élégant. – Au fond, une cheminée avec une glace, une pendule, flambeaux allumés, du feu dans la cheminée ; un grand fauteuil devant la cheminée un peu à gauche ; sur un coin de la cheminée, une brosse. – À droite et à gauche, dans les deux pans coupés, grandes portes à deux battants, ornées de grands rideaux relevés par des embrasses. – Des deux côtés, dans les pans latéraux, portes à deux battants ; celle de droite conduit à l’extérieur, celle de gauche à la chambre d’Edgard. – À gauche de la cheminée, un coffre à bois. – De chaque côté, au premier plan, contre les cloisons, deux petites tables, une chaise près de chaque table. – Un tabouret sous un fauteuil à gauche, entre la porte d’Edgard et celle du pan coupé. – Sur le fauteuil qui est devant la cheminée, un châle. – Sur le fauteuil qui est à droite de la cheminée, un chapeau d’homme.
ACTEURS qui ont créé les rôles.
EDGARD BEAUDELOCHE (25 ans).
VEAUVARDIN.
MADAME BEAUDELOCHE.
HENRIETTE, fille de Veauvardin (18 ans).
FLORESTINE, femme de chambre (23 ans).
UN NOTAIRE.
INVITÉS.
La scène est à Paris, chez madame Beaudeloche.
Florestine, madame Beaudeloche.
Au lever du rideau, Florestine range près de la cheminée. – Mise simple : robe d’indienne, tablier blanc, bonnet sans rubans.
Florestine, je rentrerai tard, aujourd’hui… vous ferez du feu dans ma chambre et vous attendrez.
Oui, madame.
Avec vous je suis tranquille… je puis laisser ma maison… vous êtes une fille sage, honnête ; vous ne sortez jamais, même le dimanche… C’est bien… c’est très bien.
Je fais tout ce qui dépend de moi pour contenter madame.
Je le sais… aussi je ne l’oublierai pas et plus tard… Quel âge avez-vous ?
Vingt-trois ans, madame.
Je vous marierai… je m’en charge… je vous chercherai un bon sujet…
Oh ! ça ne presse pas !…
Comment ?
Je désire ne pas quitter madame.
Quelle excellente fille ! (Haut, remontant vers la cheminée.) Que ! est donc ce pompier que j’ai vu hier soir traverser la cour ?
Un pompier ?… c’est que…
Quoi ?
Il y a eu un feu… un feu de cheminée !… au second… (Vivement.) Quel châle madame mettra-t-elle ?…
Celui-ci… Ah ! n’oubliez donc pas de changer ces rideaux.
Elle indique les rideaux des portes du fond.
Oui, madame.
Maintenant, voyez si mon fils est prêt ?
Moi, madame ?
Qu’avez-vous donc ?
Entrer dans la chambre d’un jeune homme !
C’est juste. (À part, se dirigeant vers la porte du premier plan à gauche.) Elle est pleine de principes. (Haut à la cantonade.) Edgard ! es-tu prêt ?
Voilà, maman !
Voyons, dépêche-toi !
Madame Beaudeloche, Edgard, Florestine.
Voilà, maman !
Voyons que je t’examine… Florestine, regardez donc comme il est bien, mon fils !
Je ne m’y connais pas, madame.
Qu’est-ce que c’est que ça ? une cravate bleue ! Est-ce que tu y penses ?
Je vais t’expliquer… le bleu pâlit… alors…
Du tout ! du tout ! Florestine, une cravate blanche !
Oui, madame.
Elle entre dans la chambre d’Edgard.
Des cravates blanches ! toujours des cravates blanches ! on a l’air d’une huître !
Une huître !… (Avec dignité.) Edgard, songe que tu te destines au notariat.
Ça m’a échappé.
Songe surtout que tu signes aujourd’hui ton contrat de mariage avec mademoiselle Henriette de Veauvardin.
Oui… plus bas.
Pourquoi ça ?
Il est inutile d’instruire les domestiques.
Oh ! quel garçon mystérieux !
Voici votre cravate, monsieur.
Merci, mademoiselle.
Mettant sa cravate blanche
Florestine, attachez-la-lui.
Oui, madame.
C’est inutile…
Si… si… il faut aujourd’hui que mon fils soit beau.
Hum ! hum !
Voilà qui est fait.
Merci, mademoiselle. (À part.) A-t-on l’air assez cornichon comme ça !
À propos, a-t-on apporté de chez Tahan une jardinière en bois de rose ?
Une jardinière ?
Oui, que mon fils a commandée hier.
Je n’ai rien vu.
Nous allons y passer… il nous la faut absolument… notre chère Henriette y compte.
Hum ! hum !
Edgard, ton bras ?
Oui, maman.
Ah ! mon Dieu !… j’ai oublié mes bracelets ! je ne sais où j’ai la tête… je reviens… Florestine, brossez le chapeau de mon fils.
Elle sort par l’angle de droite.
Oui, madame.
Edgard, Florestine.
Vous ne sortirez pas !
Hein ?