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Extrait : "JOSEPH : Dites donc, mademoiselle Annette... qu'est-ce que vous pensez de tout ça ? ANNETTE : De quoi ? JOSEPH : EH bien, du ménage de monsieur et de madame... ANNETTE : Ça m'intrigue ! JOSEPH : Ils sortent séparément, ils dînent séparément... ANNETTE : Et, quand ils rencontrent... ils se saluent sans se parler... comme deux étrangers..."À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARANLes éditions LIGARAN proposent des versions numériques de qualité de grands livres de la littérature classique mais également des livres rares en partenariat avec la BNF. Beaucoup de soins sont apportés à ces versions ebook pour éviter les fautes que l'on trouve trop souvent dans des versions numériques de ces textes. LIGARAN propose des grands classiques dans les domaines suivants : • Livres rares• Livres libertins• Livres d'Histoire• Poésies• Première guerre mondiale• Jeunesse• Policier
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Seitenzahl: 35
EAN : 9782335055214
©Ligaran 2015
Un salon. – Portes au fond s’ouvrant sur une galerie éclairée pour un bal. – Portes latérales. – Une cheminée. – Une fenêtre. – Un guéridon avec un verre d’eau. – Ameublement riche. – Quatre fauteuils, divan.
GAILLARDIN.
CASCADOU.
RIBOUTÉ, notaire.
JOSEPH, domestique.
JULIE, femme de Gaillardin.
MADAME DE ROUVRES.
ANNETTE, femme de chambre.
INVITÉS DES DEUX SEXES.
La scène se passe à Paris, chez Gaillardin.
Joseph, Annette.
Au lever du rideau, Joseph essuie un fauteuil à droite, et Annette en essuie un autre à gauche.
Dites donc, mademoiselle Annette… qu’est-ce que vous pensez de tout ça ?
De quoi ?
Eh bien, du ménage de monsieur et de madame…
Ça m’intrigue !
Ils sortent séparément, ils dînent séparément…
Et, quand ils se rencontrent… ils se saluent sans se parler… comme deux étrangers…
Et ce qui est plus grave !… (Il appuie sa tête sur sa main, ferme les yeux et ronfle.) Monsieur par ici !
Il Indique la droite.
Et madame par là !
Depuis quinze jours… car avant, monsieur…
Il penche de nouveau sa tête sur sa main, mais du côté d’Annette en souriant.
Et madame… (Elle fait le même geste, mais, cette fois, du côté de Joseph, de sorte que leurs deux têtes se rencontrent. Joseph l’embrasse.) Eh bien, monsieur Joseph ?
Ça devait se passer comme ça !… du moins, je le suppose… Madame est jolie… vingt-deux ans.
Et monsieur, trente-quatre !…
Le feu et la poudre !
Mais d’où peut venir ce refroidissement ?
Je ne sais pas… Il y a quinze jours, monsieur et madame sont rentrés ensemble… ils étaient tout rouges… M Gaillardin m’a crié : « Joseph, laissez-nous !… » Ils sont restés seuls, et, après la conférence, monsieur m’a dit : « Vous n’êtes plus au service de madame, vous êtes au mien… (Indiquant la droite.) Voici mon appartement ; vous y porterez mes rasoirs et mon bonnet de nuit… »
De son côté, madame m’a adressé ces simples mots ! « Je vous défends de prendre les ordres de monsieur… » Et elle a fait poser un verrou de sûreté à sa chambre.
Elle indique la gauche.
Côté de monsieur !…
Côté de madame !…
Quant à ce salon, il est commun !…
C’est la frontière !…
Nous le faisons de compte à demi… chacun deux fauteuils…
Et le divan ?
Il est neutre… et les neutres ne doivent jamais être battus.
Il le frappe, il en sort une poussière effroyable. Coup de sonnette
On sonne…
Côté de monsieur !… Çà me regarde ?
Il entre à droite.
Annette, puis Julie.
C’est égal, je donnerais bien quelque chose pour savoir…
Julie paraît au fond. Costume de ville et chapeau.
Annette !
Oh ! c’est madame qui rentre !
Avez-vous prévenu le glacier, le tapissier, le fleuriste ?…
Oui, madame…
Je crains d’avoir oublié quelque chose… C’est une grande affaire qu’un bal… surtout lorsqu’on est seule pour penser à tout… (À Annette.) Vous avez fait porter toutes mes invitations ?
Toutes, madame…
Il ne m’en reste plus qu’une à remettre… celle de monsieur mon mari… Je le traite comme un invité !… Je ne puis me dispenser de le convoquer… pour le monde.
Elle va à la porte de droite et frappe.
Madame…
M. Gaillardin est-il chez lui ?
Oui, madame.
Veuillez lui remettre ce billet.
Bien, madame.
Il sort.
Madame a-t-elle besoin de moi ?
Tout à l’heure… je vous sonnerai pour m’habiller… (À part.) Il sera furieux !…
Elle rentre à gauche.
Annette, Gaillardin.
A-t-on jamais vu ! un billet d’invitation… à moi ! (Regardant son paletot.) Allons, bon ! encore un bouton de moins à mon paletot !… ça fait trois !… (Apercevant la bonne.) Ah ! Annette !…
Monsieur ?