Un gros mot - Eugène Labiche - E-Book

Un gros mot E-Book

Eugène Labiche

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Beschreibung

Extrait : "JOSEPH : Dites donc, mademoiselle Annette... qu'est-ce que vous pensez de tout ça ? ANNETTE : De quoi ? JOSEPH : EH bien, du ménage de monsieur et de madame... ANNETTE : Ça m'intrigue ! JOSEPH : Ils sortent séparément, ils dînent séparément... ANNETTE : Et, quand ils rencontrent... ils se saluent sans se parler... comme deux étrangers..."À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARANLes éditions LIGARAN proposent des versions numériques de qualité de grands livres de la littérature classique mais également des livres rares en partenariat avec la BNF. Beaucoup de soins sont apportés à ces versions ebook pour éviter les fautes que l'on trouve trop souvent dans des versions numériques de ces textes. LIGARAN propose des grands classiques dans les domaines suivants : • Livres rares• Livres libertins• Livres d'Histoire• Poésies• Première guerre mondiale• Jeunesse• Policier

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EAN : 9782335055214

©Ligaran 2015

Un gros mot

Un salon. – Portes au fond s’ouvrant sur une galerie éclairée pour un bal. – Portes latérales. – Une cheminée. – Une fenêtre. – Un guéridon avec un verre d’eau. – Ameublement riche. – Quatre fauteuils, divan.

Personnages

GAILLARDIN.

CASCADOU.

RIBOUTÉ, notaire.

JOSEPH, domestique.

JULIE, femme de Gaillardin.

MADAME DE ROUVRES.

ANNETTE, femme de chambre.

INVITÉS DES DEUX SEXES.

La scène se passe à Paris, chez Gaillardin.

Scène première

Joseph, Annette.

Au lever du rideau, Joseph essuie un fauteuil à droite, et Annette en essuie un autre à gauche.

JOSEPH

Dites donc, mademoiselle Annette… qu’est-ce que vous pensez de tout ça ?

ANNETTE

De quoi ?

JOSEPH

Eh bien, du ménage de monsieur et de madame…

ANNETTE

Ça m’intrigue !

JOSEPH

Ils sortent séparément, ils dînent séparément…

ANNETTE

Et, quand ils se rencontrent… ils se saluent sans se parler… comme deux étrangers…

JOSEPH

Et ce qui est plus grave !… (Il appuie sa tête sur sa main, ferme les yeux et ronfle.) Monsieur par ici !

Il Indique la droite.

ANNETTE,même jeu, indiquant la gauche

Et madame par là !

JOSEPH

Depuis quinze jours… car avant, monsieur…

Il penche de nouveau sa tête sur sa main, mais du côté d’Annette en souriant.

ANNETTE

Et madame… (Elle fait le même geste, mais, cette fois, du côté de Joseph, de sorte que leurs deux têtes se rencontrent. Joseph l’embrasse.) Eh bien, monsieur Joseph ?

JOSEPH

Ça devait se passer comme ça !… du moins, je le suppose… Madame est jolie… vingt-deux ans.

ANNETTE

Et monsieur, trente-quatre !…

JOSEPH

Le feu et la poudre !

ANNETTE

Mais d’où peut venir ce refroidissement ?

JOSEPH

Je ne sais pas… Il y a quinze jours, monsieur et madame sont rentrés ensemble… ils étaient tout rouges… M Gaillardin m’a crié : « Joseph, laissez-nous !… » Ils sont restés seuls, et, après la conférence, monsieur m’a dit : « Vous n’êtes plus au service de madame, vous êtes au mien… (Indiquant la droite.) Voici mon appartement ; vous y porterez mes rasoirs et mon bonnet de nuit… »

ANNETTE

De son côté, madame m’a adressé ces simples mots ! « Je vous défends de prendre les ordres de monsieur… » Et elle a fait poser un verrou de sûreté à sa chambre.

Elle indique la gauche.

JOSEPH

Côté de monsieur !…

ANNETTE

Côté de madame !…

JOSEPH

Quant à ce salon, il est commun !…

ANNETTE

C’est la frontière !…

JOSEPH

Nous le faisons de compte à demi… chacun deux fauteuils…

ANNETTE

Et le divan ?

JOSEPH

Il est neutre… et les neutres ne doivent jamais être battus.

Il le frappe, il en sort une poussière effroyable. Coup de sonnette

ANNETTE

On sonne…

JOSEPH

Côté de monsieur !… Çà me regarde ?

Il entre à droite.

Scène II

Annette, puis Julie.

ANNETTE ;seule

C’est égal, je donnerais bien quelque chose pour savoir…

Julie paraît au fond. Costume de ville et chapeau.

JULIE

Annette !

ANNETTE

Oh ! c’est madame qui rentre !

JULIE

Avez-vous prévenu le glacier, le tapissier, le fleuriste ?…

ANNETTE

Oui, madame…

JULIE

Je crains d’avoir oublié quelque chose… C’est une grande affaire qu’un bal… surtout lorsqu’on est seule pour penser à tout… (À Annette.) Vous avez fait porter toutes mes invitations ?

ANNETTE

Toutes, madame…

JULIE, À elle-même,tirant un billet de sa ceinture

Il ne m’en reste plus qu’une à remettre… celle de monsieur mon mari… Je le traite comme un invité !… Je ne puis me dispenser de le convoquer… pour le monde.

Elle va à la porte de droite et frappe.

JOSEPH,paraissant

Madame…

JULIE

M. Gaillardin est-il chez lui ?

JOSEPH

Oui, madame.

JULIE

Veuillez lui remettre ce billet.

JOSEPH

Bien, madame.

Il sort.

ANNETTE

Madame a-t-elle besoin de moi ?

JULIE

Tout à l’heure… je vous sonnerai pour m’habiller… (À part.) Il sera furieux !…

Elle rentre à gauche.

Scène III

Annette, Gaillardin.

GAILLARDIN,sortant de la droite

A-t-on jamais vu ! un billet d’invitation… à moi ! (Regardant son paletot.) Allons, bon ! encore un bouton de moins à mon paletot !… ça fait trois !… (Apercevant la bonne.) Ah ! Annette !…

ANNETTE

Monsieur ?

GAILLARDIN