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Extrait : "BLANCMINET, entrant : Ah çà ! il n'y a donc personne ?... voyons si à l'étude... (Il frappe à la porte sur laquelle on lit : ÉTUDE.) Fermée !... eh bien, il se donne du bon temps maître Bourgillon... le notaire de Vitry-le-Brûlé ! (Appelant en frappant sur une table.) À la boutique ! à la boutique ! ANTOINE, paraissant au rez-de-chaussée de droite, la figure barbouillée de savon : Quoi qu'y a ?... Tiens ! c'est M. Blancminet, l'horloger !"
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Seitenzahl: 33
EAN : 9782335067231
©Ligaran 2015
COMÉDIE-VAUDEVILLE EN UN ACTE
Représentée pour la première fois, à Paris, sur le théâtre de PALAIS-ROYAL, le 29 novembre 1859.
Le théâtre représente un jardin. Grille d’entrée au fond ; à droite, l’étude ; à gauche, un pavillon servant à serrer des instruments de jardinage et à loger Loiseau ; chaises de jardin.
MISTRAL.
LOISEAU.
BOURGILLON.
BLANCMINET.
ANTOINE.
UN POSTILLON.
La scène se passe chez Bourgillon, notaire à Vitry-le-Brûlé (Champagne).
Blancminet, puis Antoine, puis Bourgillon, puis Loiseau.
Au lever du rideau, Blanc minet sonne à la grille du fond, personne ne répond ; il ouvre la porte avec effort.
Ah çà ! il n’y a donc personne ?… voyons si à l’étude… Il frappe à la porte sur laquelle on lit : ÉTUDE. Fermée !… eh bien, il se donne du bon temps maître Bourgillon… le notaire de Vitry-le-Brûlé ! Appelant en frappant sur une table. À la boutique ! À la boutique !
Quoi qu’y a ?… Tiens ! c’est M. Blancminet, l’horloger !
Pharmacien !… je suis pharmacien !
Oui, mais vous raccommodez aussi les montres !…
Que veux-tu ! ils se portent comme des bœufs dans ce pays-ci !… alors, voyant que la pharmacie languissait… j’ai joint une seconde corde à mon arc… la corde de l’horlogerie !
Un fameux métier !
Pas mauvais ! malheureusement, il n’y a que cinq montres dans tout le village… mais je m’arrange pour qu’il y en ait toujours trois en réparation…
Ah ! vous êtes un malin, vous !… aussi vous avez du foin dans vos bottes !
J’ai de quoi vivre… Ah çà ! tout le monde est donc sorti aujourd’hui ?
Non, monsieur… je vas vous dire… c’est dimanche ! – alors l’étude se fait la barbe…
Mais tu n’es pas de l’étude, toi, tu es jardinier ?
Je suis jardinier… et second clerc !… je plante les choux et je porte les dossiers… j’ai aussi ajouté une corde !…
J’aurais bien voulu parler à ton patron.
Il est là… dans sa chambre… Appelez-le !… moi, je vas m’achever ma barbe.
Il rentre.
Ohé ! Bourgillon !… Bourgillon !
Quoi ?… qu’est-ce que c’est ?
Descendez !… j’ai du nouveau… je viens d’en apprendre des belles sur le receveur !
Le receveur ?… attendez-moi une minute !
Tiens ! vous vous faites la barbe ?
Oui… c’est dimanche… Appelez Loiseau, mon premier clerc, il vous tiendra compagnie.
Il disparaît.
Loiseau ! c’est un jeune homme de Paris… qui a un lorgnon… ça m’intimide ! on dit qu’il va traiter de l’étude… Notaire à Vitry-le-Brûlé !… une commune de cent quarante-huit habitants ! c’est un beau parti ! j’ai prié Bourgillon de le sonder pour ma fille… mais je n’ose espérer… il est si dédaigneux avec son lorgnon ! si je pouvais le tâter adroitement… Appelant à la fenêtre de gauche. Monsieur Loiseau… Parlé. C’est drôle, je suis ému… l’idée qu’il va paraître ! Appelant. Monsieur Loiseau…
Qui est-ce qui m’appelle ?
C’est moi… Très haut. Bonjour… bonjour, monsieur Loiseau !
Que le diable vous emporte !… vous avez failli me faire couper ! Qu’est-ce que vous voulez ?…
Rien…
Alors adressez-vous au second clerc… il est là-bas qui ratisse…
J’étais venu simplement pour avoir l’honneur de vous souhaiter le bonjour…
Et c’est pour ça que vous me dérangez ?… un dimanche de barbe !… Bonjour ! bonjour !
Il disparaît.
Qu’il est imposant et dédaigneux !